Tu le sais, depuis le tout début de ma démarche de blogueuse, et aussi sur notre groupe FB « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme », j’ai un positionnement assez clair : chaque petit pas compte, déjà, et aussi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », comme dirait l’autre, et arrête de faire chier le monde, c’est pas comme ça que tu feras évoluer les gens.
Vous êtes extrêmement nombreux (ses, en l’occurrence) à poser des questions sur comment faire avec un conjoint réfractaire, ou plus largement, comment faire évoluer les gens autour de soi.
Et je me rends compte que ma vision des choses a évolué depuis quelques temps, donc je vais t’en faire part. 

Culpabiliser les gens, ça les fait rarement évoluer

Je t’invite à (re)lire cet article que j’avais écrit au sujet du végétarisme : « Etre le seul végé de sa famille… et bien le vivre! »
Dans cet article, je détaille ce point crucial, donc je ne vais pas m’y attarder plus que ça ici, car je pense que ce que j’ai à dire aujourd’hui va déjà être plutôt long.
Il y a donc un point sur lequel je n’ai pas changé d’avis au fil des années : ce n’est pas en culpabilisant les gens, ni en étant agressif, ni en les harcelant qu’on leur fait modifier leurs pratiques.
Je crois toujours en la force de l’exemple.
Et même au sein d’un couple d’ailleurs.
Ce que j’écris à propos du végétarisme s’applique aussi à mon avis à toute démarche licorno-greeno-écolo.

Par contre, il s’est passé quelque-chose à l’intérieur de moi que j’ai mis des mois à décrypter, et ça y est, j’ai enfin mis le doigt dessus.
Depuis des mois, je me sentais mal à l’aise avec certaines publications sur le groupe, faisant état de conjoints totalement réfractaires à la démarche, et à son lot de commentaires en mode : « Non mais c’est pas grave, il faut faire des concessions, blablabla… »

Est-ce que je me radicalise ?
Je me suis posée la question aussi.
En tous cas j’avais envie, et même besoin je crois, de te partager mes pensées.

(Je pense que ceci est l’introduction la plus longue de toute l’histoire du blogging)

(Ah non en fait, j’ai pas fini l’introduction, parce que maintenant je ne vais même pas encore entrer dans le vif du sujet, je vais te raconter ma vie)

J’ai commencé ma démarche licornesque il y a plus de 10 ans.
J’ai commencé à me poser des questions sur l’écologie et notre impact, puis je n’ai jamais cessé de creuser ce sujet passionnant.
J’étais alors mariée, avec un enfant.
10 ans plus tard, me voilà divorcée.
Mon ex-mari avait certains côtés licornes, mais globalement, il n’en avait rien à cirer de cette démarche.
Est-ce que c’est ça qui a mené à la fin de notre couple : non.
Mais quand-même, quand on y pense, j’en ai tiré des pistes de réflexion qui alimentent mon positionnement d’aujourd’hui.

Saut spacio-temporel, je suis aujourd’hui dans ma Grotte, je suis de plus en plus alignée avec mes valeurs et ça me rend très heureuse. J’ai un Beau Chéri depuis plus d’un an, qui n’était pas une licorne non plus quand je l’ai rencontré.

Alors quoi, est-ce qu’on peut entrer dans le vif du sujet oui ou non MARIE ???

Ouiiiiiiiiiii, oh, c’est bon.

Voici donc le résumé de mes réflexions de ces derniers mois :

De par ma propre expérience et en lisant les nombreux témoignages de licornes, j’en ai compris qu’il existe plusieurs sortes de conjoints :

1/ Le conjoint licorne
Il est convaincu par la démarche, il est même force de proposition pour amener des changements dans le quotidien.

2/ Le conjoint qui suit le moove
Vous êtes le moteur licornesque du foyer. Ce conjoint pense que votre démarche est bonne, globalement il vous suit, par contre, toucher à son Nutella est une cause de divorce.

3/ Le conjoint réfractaire
Et là, on pourrait même sous catégoriser :
– Il y a celui qui est juste un peu apeuré par les changements que vous mettez en place. Peut-être aussi que vous l’avez traumatisé en imposant les lingettes lavables pipi le lendemain de votre prise de conscience suite à un documentaire sur les déchets.
– Et il y a celui qui ne se détend pas au fil du temps et qui continue à être réfractaire par principe. Dois-je préciser que sa conscience écologique frôle le niveau de la mer, que de toutes façons il s’en fout, et même s’il sait que c’est important pour vous d’ailleurs.

C’est cette dernière catégorie qui me dérange de plus en plus.
Et aussi de lire les commentaires du type : « Oh mais c’est pas grave, blablabla ».

 

Postulat de départ : chacun pense et fait ce qu’il veut, même le conjoint réfractaire

Sauf que dans « chacun », il y a donc le conjoint réfractaire, mais il y a aussi… VOUS !
Vous aussi vous avez le droit de penser et de faire ce que vous voulez.
C’est un léger détail qu’on a tendance à oublier.

C’est drôle (ou pas), mais quand je lis des témoignages de licornes avec des conjoints réfractaires, c’est toujours le conjoint réfractaire qui impose sa pratique, « par défaut ».
Pourquoi ?
« Mon conjoint dit que le bio c’est une arnaque » = on n’achète pas de bio
« Mon conjoint n’aime pas ma lessive maison » = j’arrête, on continue à acheter de la lessive

Etre en couple c’est faire des concessions.
Oui.
Mais pourquoi les concessions viendraient toujours de la même personne ?
Certes, il y a des choses que vous pouvez appliquer à vous-mêmes sans impacter du tout votre conjoint : passer au savon solide alors qu’il garde son gel douche cracra, par exemple.
Mais dans ce que je vois, lorsqu’une décision pourrait impacter la famille, c’est quasiment toujours le conjoint réfractaire qui obtient gain de cause.
Je me répète : pourquoi ? C’est une vraie question.

 

Définir sa « Green Limit »

Faire des concessions, oui, évidemment.
Mais j’aimerais vous alerter sur le fait de ne pas dépasser votre Green Limit, parce que là, ça va bien au-delà de savoir si on achète des serviettes de table pour remplacer le sopalin, ça vient toucher à vos valeurs.

Et personne, pas même votre conjoint, ni votre mère, ni votre meilleure amie, n’a le droit de vous mettre à mal par rapport à vos valeurs.

Qu’est-ce que la « Green Limit » ?

C’est tout simplement ce qui est primordial pour vous.
Ce qui, quand elle est dépassée, vous ébranle en tant que personne.
Ce qui dépasse le champs des concessions du quotidien que vous pouvez faire.

Quelques exemples de green limits :
– La santé des enfants : c’est primordial pour vous que vos enfants mangent bio
– Ne pas avoir à manipuler de viande quand vous êtes végé : moi par exemple, ce n’est pas ma Green Limit, mais pour certains végé, c’est d’une violence extrême
– Faire ses courses en supermarché : quand votre conjoint reste bloqué sur la question du prix sans chercher à faire autrement
– Quand il/elle dit « Non » par principe
– Ne pas se sentir entendu

On a tous des Green Limits différentes, tout comme on n’a pas tous les mêmes capacités à gérer les concessions.
Il existe par exemple des personnes qui ne pourraient tout simplement pas partager leur vie avec une personne qui n’est pas vegan.
Et il y en a d’autres, la majorité, qui s’assoient sur leurs limites, qui les enfouissent bien profond, jusqu’à ne même plus savoir les reconnaître.

Personnellement, ma Green Limit n’est pas quelque-chose de précis.
Pour moi, le plus important c’est :
– Que ma démarche soit reconnue et valorisée, même si elle n’est pas partagée à 100%
– Que mes valeurs soient entendues et respectées : après, dans la mise en application on peut toujours discuter.
– Que les concessions soient partagées

Nier complètement la licorne en moi, ça serait nier une grande partie de qui je suis.
Je ne suis pas qu’une licorne, mais je suis quand-même beaucoup une licorne.

Comment vivre au quotidien avec une personne qui nierait cette part de moi. Qui dirait : « Je prends ce qui m’intéresse chez toi, mais cette partie-là, je ne veux pas la voir, change-la ou cache-la. »

Alors quoi ?
Je sais que c’est dur, ce que j’ai écrit plus haut.
Et le pire, c’est que je vais vous laisser avec ça, car je n’ai aucune solution à apporter.
Evidemment, je ne vais pas vous dire : « Quitte-le/la »
Ca n’aurait aucun intérêt, d’autant plus que souvent la solution n’est pas là.
Tout comme la Green Limit est personnelle, la manière de gérer les choses quand elle est atteinte l’est aussi.
La 1ère étape est de savoir la définir, pour le reste, j’avoue qu’on patauge un peu dans le pâté vegan.

Si nous commencions à nous respecter autant que nous respectons les autres, qu’est-ce que vous en dites ?


Cet article a été écrit d’une traite et sort vraiment du cœur.
C’est un sujet qui est difficile à aborder, mais difficile ne veut pas dire impossible.
Les réponses se trouvent souvent au fond de nous et elles sont personnelles, il n’y a pas UNE marche à suivre.
J’ai hâte de discuter de tout ça avec vous, avec beaucoup de bienveillance et de douceur, je l’espère.

Pluie de paillettes sur vous !


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