Je ne suis pas dans un excellent mood en ce moment.
Je me sens impactée par la morosité ambiante. Enfin, morosité, doux euphémisme, je ressens plutôt un espèce de mélange entre fatalisme, impuissance et agressivité autour de moi. 

Généralement, quand je sens que le mood est mauvais, j’ai tendance à renforcer ma carapace de protection.
Je n’ai déjà pas de télé car je ne veux pas supporter les informations (que je trouve à la fois ultra négatives et biaisées), ni offrir du temps de mon cerveau disponible à qui que ce soit.
Dans ces moments-là j’évite de scroller également, c’est-à-dire passer du temps à juste lire ce qui se dit sur internet, en particulier les réseaux sociaux.
Mais là, je me suis faite avoir, j’ai quand-même lu des posts, j’ai regardé des stories instagram, etc…

J’ai notamment regardé cette vidéo de “Partager c’est sympa”, qui m’a à la fois totalement déprimée et à la fois donné de l’espoir.

Il y a 2 tendances en ce moment dans le monde de la blogo-youtubo-instagramosphère :

– Y a les blogueuses qui continuent à faire de la présentation de produits de beauté (je caricature un peu), et elles, j’ai envie de leur dire : « Hey les meufs, y a pas plus important à partager comme contenu que la sortie d’un nouveau vernis à ongles vegan ? » Je suis d’une extrême mauvaise foi en plus, car je me rapproche plus de cette catégorie, en affirmant que chaque petit pas compte et en essayant d’amener un grand nombre de gens à consommer différemment.
– Et y a toute une partie qui est en mode alarmisme et déprime totale, des gens davantage militants, qui commencent à perdre espoir.

Mon problème, c’est que je ne me reconnais dans aucune de ces 2 catégories.
Depuis plusieurs jours, je suis dans une sorte de conflit intérieur entre ces 2 tendances, et j’ai du mal à me positionner.
Et forcément, quand on ne se colle pas d’étiquette, quand on ne s’identifie pas et quand on ne sait pas où se placer, ce n’est pas confortable.

Une chose est sûre : tout ce que je lis à propos de l’effondrement et de la collapsologie ne me fait pas de bien.

Si tu ne sais pas ce qu’est la collapsologie, je t’invite à lire cette définition de Wikipédia (en gros, il s’agit de l’étude de l’effondrement de notre civilisation, c’est à dire de comment notre systême est en train de se casser la gueule avec tous les drames qui vont en découler).

Mais après tout, est-ce que c’est fait pour me faire du bien ? Est-ce que les prises de conscience ne sont pas souvent douloureuses ?

Je ne suis pas complètement débile ni à côté de la plaque.
Je vis dans un monde de licornes, non pas par ignorance ni par bêtise, mais par protection.
Et cette protection, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas égoïste, dans le seul but de m’apporter du bien-être à moi seule, c’est aussi ce qui me permet d’avancer et de continuer de proposer du contenu.

Je vois, je sais.
Je vois que l’Homme détruit sa maison.
Je sais que le systême en place n’est pas viable.
Ca fait 15 ans que je trouve aberrante cette volonté politique de maintenir la croissance à tout prix.
C’est simplement une volonté de maintenir un systême qui profite à quelques-uns.
Je n’ai pas besoin qu’on me le dise, qu’on me le redise et qu’on me le reredise à longueur de journée, je le sais.

Ce n’est pas un hasard si on a créé le groupe Gestion budgétaire, entraide et minimalisme et écrit notre livre “J’arrête de surconsommer, 21 jours pour sauver la planète et mon porte-monnaie” avec Herveline, ce n’est pas parce qu’on est tebé au point de penser que notre lessive maison va changer le monde, c’est juste que contrairement à toute une partie des militants écolo (que je respecte énormément ceci dit), on n’a pas vraiment d’espoir sur une réponse ou des actions rapides du gouvernement.
Ces gens-là s’en foutent tant que leurs privilèges sont conservés.
T’inquiète pas que s’il y a un pic pétrolier, que le prix du baril flambe, ça les impactera beaucoup moins que nous.

La conclusion de la super vidéo de Partager c’est sympa, nous on l’applique depuis la création de GBEM :
– N’attendez rien du systême en place
– Agissez à votre niveau

Crédit photo: toujourspluslibre.com

Je pense qu’il y a 2 niveaux d’activisme et que les personnes qui tentent de faire changer les choses au niveau politique sont très importantes.
Simplement elles ont une foi que je n’ai pas à ce sujet.

Par contre, mon espoir, à moi, se situe dans la consommation de masse.
Toucher le maximum de gens, les inciter à consommer différemment pour induire une offre différente. On est complémentaire.
Et si je ne travaille pas avec mon espoir, je ne travaille pas du tout.

La preuve, depuis plusieurs jours à baigner dans le marasme de l’effondrement et de la collapsologie, je suis paralysée.
Jusqu’à ce matin, je n’arrivais plus à écrire un seul mot.
Tout me semblait vain, inutile.

Au final je crois que pour survivre psychologiquement dans tout ce merdier, et pour vraiment être utile et contribuer à quelque chose, la clé n’est pas d’avoir toujours plus d’informations déprimantes sur l’état de la planète, la clé c’est plutôt l’action.
Qu’est-ce que je peux faire, aujourd’hui, maintenant ?

Partager c’est sympa parle de désobéissance civile, et je suis d’accord avec ça.

Mais même sans aller jusque là, on peut déjà faire beaucoup :
– Boycotter la consommation de masse, les supermarchés, la fast fashion, etc… N’oublions pas que le systême repose sur cette économie-là.
– Arrêter de surconsommer, consommer juste
– Nous rapprocher les uns des autres pour s’entraider, troquer, prêter, réparer, partager nos compétences.

La collapsologie ne m’est pas utile.
Je sais déjà. Au mieux ça actualise mes connaissances, ça m’apporte des données chiffrées récentes, ça m’informe que ça va de plus en plus mal.
Bon, et après ?
Le problème avec la collapsologie, c’est que son but est d’éveiller les consciences, mais qu’au final ça risque de paralyser plus qu’autre chose.
Et je ne veux pas être paralysée.
Je veux garder ma marge de manœuvre au sein d’un systême qui ne me convient pas, mais que je ne peux pas éradiquer, même si je crie et que je tape du pied très fort.

Au final, j’ai pris conscience que sans espoir et sans joie, je suis paralysée.
Et si je suis paralysée, je fais pas avancer le shmilblik.
Je répète pour ceux qui ont les yeux collés de bon matin : SANS ESPOIR ET SANS JOIE, ON NE FAIT PAS AVANCER LE SHMILBLIK.

Des mesures drastiques s’imposent donc pour moi :
– Je ne veux plus entendre parler d’effondrement pour le moment
– Je vais faire un grand ménage dans mes comptes Instagram, car c’est de là principalement que viennent les bad vibes pour moi
– Ces prochains jours, je vais tenter de me reconnecter à ma joie et la partager.


Maintenant c’est à vous, et j’ai vraiment hâte de vous lire :
– Est-ce que vous vous sentez également impactés par tout ce que je vous raconte ?
– Comment vivez-vous ce pessimisme ambiant ?
– Est-ce que vous avez mis en place des choses qui vous aident à garder le cap ? Est-ce que vous voulez bien les partager ?
– Qu’est-ce que vous pouvez faire pour vous reconnecter à votre joie aujourd’hui ?

Sur ce, je vous fais des gros bisous et je m’en vais câliner le petit chat, mon activité plaisir favorite du moment !


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