Aaaah! Voilà une bonne petite lecture bien inspirante comme je les aime!

Pour tout vous dire, j’ai lu « L’Homme sans argent » avant « No impact Man », et c’est peut-être aussi pour ça que j’ai été déçue par ce dernier.
Pour moi l’élève a surpassé le maître.
En effet, « No impact Man » a eu un succès planétaire, mais j’ai largement préféré « L’Homme sans argent ».

Résumé:

Pendant des millénaires, l’humanité a vécu sans argent. Aujourd’hui, rien ne semble possible sans une carte bancaire et quelques billets de banque. « Et si je passais une année entière sans argent ? »  Au départ, c’était un pari un peu fou, qui devait s’arrêter au bout de douze mois. Pour l’ex-homme d’affaires Mark Boyle, c’est devenu un mode de vie durable. Dans L’Homme sans argent, il nous raconte son aventure. Que manger ? Où vivre ? Comment se laver ? Comment avoir une vie amoureuse, des amis, garder contact avec sa famille ? Mark Boyle a appris tout cela à la dure. Son livre nous fait réfléchir à la fois sur la place de l’argent dans notre vie et sur les mille manières de s’en passer. Faire des économies est un défi quotidien. Mark Boyle nous parle de dentifrice de seiche, de nourriture de saison, d’échanges de savoirs et de toilettes à compost, de la manière de passer un Noël sans argent. En suivant les règles strictes qu’il a lui-même mises en place, Mark revient à l’essentiel et trouve des moyens ingénieux pour se débarrasser de ses factures et s’épanouir dans la gratuité. Avec humilité, sagesse, et un grand sens de l’humour, Mark Boyle a écrit le livre culte de la décroissance.

Il commence son livre par une « Histoire de l’argent », ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant.
En effet, aujourd’hui, plus personne ne remet en question l’existence de l’argent. C’est comme s’il avait toujours existé, comme si son existence était logique et immuable.
Il explique l’origine de la présence de l’argent et sa fonction dans la société.
Bien évidemment, il ne peut que continuer sur les dérives immenses qui en ont découlé.

Après avoir expliqué ses motivations, il aborde très concrètement comment il a fait.
Tout d’abord, il a listé ses habitudes de consommation et ses besoins.
Vous vous doutez bien que cela l’a obligé à revoir totalement son mode de vie et à se recentrer sur l’essentiel.
Il explique ensuite comment il a fait pour ses « besoins primaires »: se loger, se chauffer, se laver, se nourrir. Pour cela, il donne également des conseils pratico-pratiques, comme « Fabriquer du papier », « Lutter contre le rhume des foins », « Rester propre sans produits de toilette », etc…
Je précise qu’il est végétalien, ce qui ne gâche rien^^!
Je ne vous dis pas tout, car j’aimerais vraiment vous donner envie de lire ce livre!
Ce que je peux vous dire, c’est qu’en plus d’être un ouvrage culte de la décroissance, il doit aussi être celui du survivalisme!
Une fois posée la question de ses besoins fondamentaux, il aborde différents moments / problèmes, auquel il a été confronté: un Noël sans argent, ses relations avec sa famille, ses amis, et même sa petite amie.

Son expérience est extrême bien sûr, mais j’ai beaucoup aimé ce livre car il nous donne une bonne leçon sans en avoir l’air, justement.
Il nous fait nous poser des questions sur tous les objets et la nourriture qui nous entoure: « Comment cet objet est-il arrivé jusqu’à moi? », « Combien de personnes ont travaillé à sa fabrication? », « Combien de temps, de ressources a-t-il fallu pour qu’il arrive là? », et bien sûr, LA question: « Comment est-ce que je peux m’en passer? »
Car décroissance, oui, survivalisme, oui, mais minimalisme aussi, du coup!
C’est un sujet qui me parle beaucoup, car j’ai toujours l’impression de vivre dans l’opulence! Oui, je sais, c’est bizarre, d’autant plus que je ne roule pas sur l’or, mais c’est un sentiment profond que j’ai.
Et je peux vous dire qu’à la lecture de ce livre, ce sentiment est plus que conforté!
« Quelle est la vraie valeur des choses? », aussi, à une époque où on veut tout cheap, à prix bradé. De quoi est composé l’objet, quel est le prix des matériaux, comment est rémunérée la personne qui le fabrique? Quel est le temps et l’effort nécessaires à la culture de légumes de qualité, biologiques?

Sur l’incidence de l’argent dans notre relation aux autres aussi: l’importance du don à la place de la vente, le fait que l’argent, l’épargne, a remplacé la solidarité du groupe.
On perçoit clairement en le lisant, qu’un monde sans argent est un monde où les personnes sont fortement reliées les unes aux autres. Chacun apporte ses compétences, chacun donne, chacun reçoit.
Comme il l’écrit: « L’indépendance est un des plus grands mythes de la société moderne ».
L’argent mène a l’individualisme.

Je repense à mon expérience personnelle (qui est très très loin de la sienne, on est bien d’accord), et le peu d’expérience de la gratuité et du don que j’ai confirme bien cela.
Cela me fait penser par exemple aux échanges de vêtements que nous faisons entre amies pour les enfants. Une me donne de son grand alors que moi je ne lui donne rien en échange. Et moi je donne à une autre amie qui ne me donne rien en échange.
Quand on cherche à se débrouiller sans argent, on est finalement toujours obligé de demander aux autres: « Tu connaitrais pas quelqu’un qui aurait ceci ou cela? »

J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois, et je l’ai juste re-feuilleté afin de vous pondre cette petite fiche de lecture.
J’aime bien faire mes fiches quelques temps après avoir lu les livres, car comme cela je peux pour parler de l’effet à long terme qu’il m’a fait.
On peut aimer un livre et rapidement l’oublier.
Celui-là non, il m’a vraiment beaucoup apporté, et d’ailleurs je vais le relire en entier de ce pas!

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