J’ai eu la chance de lire en avant-première le nouveau livre de La famille (presque) zéro déchet : « Famille en transition écologique » qui est sorti la semaine dernière, le 7 mars.
J’ai eu beaucoup de mal à écrire cet article.
Changement de ton, changement d’ambiance, si vous pensiez retrouver la suite de « Famille presque zéro déchet, ze guide » ou de « Les enfants presque zéro déchet », vous risquez d’avoir quelques surprises!
J’ai reçu le livre vendredi dernier et je l’ai lu entre vendredi après-midi et ce week-end.
J’y ai passé pas mal de temps car il est vraiment dense.
Aussi, aujourd’hui, lundi (hier pour vous), j’ai pris soin de remettre mes idées en place parce que j’ai vraiment envie de parler de ce bouquin, mais je dois bien avouer qu’il m’a un peu chamboulée.
A brûle-pourpoint (Beau Chéri dit souvent « A brûle-pourpoint », c’est une expression qu’on n’utilise pas assez, non ?), la 1ère chose que j’ai envie de dire c’est :
« Wow, avec un changement de cap pareil, j’espère qu’ils ne vont pas perdre tout le monde en cours de route ! »
C’est con, hein, de penser ça ?
D’autant que leur démarche est tout à fait cohérente quand on y réfléchit 30 secondes : ils ont commencé par le zéro déchet à la maison, les actions individuelles au quotidien, et ils élargissent dans celui-là.
Mais bon, avant d’en dire plus, je vais vous balancer la quatrième de couverture et le sommaire, ça vous aidera peut-être à mieux comprendre :
Sommaire :
– Introduction
– 1/ Notre vie est un iceberg
– 2/ Les cornichons de la mondialisation, c’est nous !
– 3/ La croissance verte ou le développement durable 2.0
– 4/ La révolution commence par soi-même
– 5/ 1,5 milliard de chinois, et moi et moi et moi… La transition en actes
– 6/ Ma transition financière : la priorité
– 7/ Ma transition des transports
– 8/ Ma transition du logement
– 9/ Ma transition alimentaire
– 10/ Ma transition conso
– 11/ Ma transition publique
– 12/ Ben, et mon travail ? Ma transition professionnelle
– Conclusion
Finalement, avec ce livre je les attendais sur la suite logique de leur démarche zéro déchet, et en ça : pas de surprise.
Effectivement ils élargissent, en allant beaucoup plus loin que la question des déchets des foyers.
Après, ils abordent des thêmes qu’on manipule souvent en Licornie (gbem), puisque depuis le début on est dans une démarche globale et pas uniquement zéro déchet : les banques, les transports, le logement, l’alimentation, etc…
Et on y trouve des actions à mettre en place, du concret.
Le ton
Ce qui change beaucoup de leurs autres bouquins, pour moi, c’est le ton.
Ce n’est pas un changement radical non plus, je ne veux pas caricaturer en disant que leur 1er livre est écrit pour la compréhension d’un enfant de 6 ans et qu’il est « cui cui les petits oiseaux », ni que celui-ci nécessite un Master en développement durable pour être compris.
Néanmoins, « Famille en transition écologique » est plus ardu, oui, il faut le dire.
Par contre, on y retrouve les touches d’humour qui les caractérisent, que ce soit dans le texte et dans les illustrations, et là je dis : ouf !
L’ampleur de la tâche
Ce qui risque de ne pas être confortable pour le lecteur, c’est qu’ils lui disent :
« Mec, faire tes courses en vrac, ça va pas être suffisant. »
Si tu étais fier de toi de toutes les petites actions que tu as mises en place dans ton quotidien, spoiler alert : il te reste encore ENORMEMENT à faire.
J’avoue que ça peut avoir un petit côté déprimant.
Surtout, l’introduction et les 3 premiers chapitres, qui représentent quand-même 60 pages.
C’est un état des lieux, forcément un peu pesant, et en plus à grand renfort de chiffres et d’études. C’est un peu chiant, c’est clair.
S’il te plait, coltine toi ces 60 pages et va au-delà.
J’ai l’impression qu’ils ont fait un pari :
Leur 1er livre ayant été un fucking best-seller, peut-être qu’ils se sont dit que celui-ci serait lu par un grand nombre de personnes, ne serait-ce que parce qu’il vient d’eux, et que du coup ils allaient pouvoir se lâcher totalement.
Ma crainte en refermant le livre, c’est qu’ils perdent un bon nombre de personnes en cours de route.
Tous ceux dont la démarche est encore jeune et pas tout à fait solide.
Par contre, s’ils réussissent leur pari, le résultat va être absolument génial.
Dans ce cas ils vont pouvoir amener les gens qui ont tranquillement commencé leur démarche, leur transition, par leurs courses, leur foyer, à avoir une vision beaucoup plus globale et à étendre leur champs d’action.
Je leur souhaite 1000 fois de réussir ce pari car je partage en très grande partie leur vision des choses.
Ce que ce livre m’a apporté personnellement :
Vous le savez, je lis énormément de livres sur tous ces sujets.
Dans beaucoup d’entre eux, je pioche des idées mais ce n’est pas non plus révolutionnaire pour moi.
D’ailleurs, c’est un peu le cas de leur premier : je l’ai trouvé super, très bien fait, mais il est arrivé un peu tard pour moi, j’étais déjà pas mal engagée dans la démarche.
Celui-là m’a remis les idées en place.
Hier soir en cuisinant, j’ai réalisé quelque-chose (alerte à la digression) :
J’ai commencé ma démarche, ma transition comme ils disent, il y a plus de 10 ans.
A ce moment-là, sur internet, il y avait peu de ressources, vraiment. Et des livres, encore moins. Enfin, il y en avait, mais ils n’étaient pas du tout « grand public », c’étaient des espèces de manifestes écolo relou, ça ne donnait même pas envie de les lire.
Et puis est arrivé ce qu’ils décrivent très bien dans ce livre : la croissance verte.
(Spoiler : ils défoncent la croissance verte, et je pense qu’ils ont totalement RAI-SON)
J’ai commencé à bloguer et partager mes idées il y a environ 5 ans.
A cette période, les personnes qui partageaient sur le sujet étaient des décroissants. Par exemple, un des blogs qui m’a beaucoup inspirée et donné envie de me lancer s’appelait « Vivre de peu mais vivre mieux » (son auteure a disparu de la circulation mais en tous cas, ce blog m’a vraiment inspirée à mes débuts).
Depuis quelques années, mais très peu finalement (3, 4 ?), j’ai l’impression qu’il y a une scission qui est apparue entre les acteurs green, comme j’en parle brièvement dans mon article « Pourquoi je ne veux plus entendre parler d’effondrement ».
J’ai la sensation qu’en ce moment, les acteurs green font une sorte de machine arrière, et que nous voilà repartis il y a 10 ans, quand promouvoir des marques écolo n’était pas à l’ordre du jour et que la priorité était de CONSOMMER MOINS.
Et ce n’est pas plus mal, si vous voulez mon avis (j’aime donner mon avis même quand on ne me le demande pas)
Ce que je retiens de ce bouquin c’est :
Les mecs, la clé c’est de consommer MOINS.
Si tu t’achètes 4 fringues en coton bio et commerce équitable tous les mois alors que ton armoire déborde déjà, c’est incohérent.
Essaie toujours de penser à ce qu’on ne VOIT PAS : c’est-à-dire : toutes les conséquences de la PRODUCTION des objets, ce que ça nécessite comme eau, comme matériaux, et toute la pollution que ça engendre juste de PRODUIRE.
(Wow quand je m’enflamme j’écris en majuscules mais je crie pas, promis).
Et ça fait du bien de lire ça, vraiment.
Oui, les marques éthiques c’est bien, et je continuerai de les promouvoir, mais il faut que je trouve un moyen de faire comprendre à mes lecteurs qu’avant d’acheter même chez une marque éthique, il faut se poser la question de faire autrement.
Car c’est en 1er lieu en consommant MOINS et local qu’on a un vrai poids.
Comme ils disent : c’est bien beau de s’attaquer à la question du recyclage des déchets, mais si déjà on produisait moins de déchets, ou qu’on ne cautionnait plus ceux qui en produisent des tonnes et des tonnes, ça serait encore mieux.
Bref, j’ai adoré ce bouquin, clairement.
Il m’a remis les pendules à l’heure.
Il apporte des pistes concrètes sur lesquelles je vais pouvoir travailler. Bon, pas la question des banques car je n’ai rien pour le moment pour les alimenter (Mouhahahah) mais dès que ma situation financière sera rétablie, je sais quoi faire ! Mais la question des transports par exemple, même si j’habite un bled en campagne avec quasiment zéro transport en commun, je suis sûre que je peux faire mieux.
Ce livre permet également de comprendre ce qui est le plus important, ce qui a le plus d’impact dans notre démarche, en l’occurrence notre banque, notre moyen de transport et notre logement, même si bien sûr il y a d’autres moyens d’action.
Et surtout, il a mis des mots sur l’intuition que j’avais depuis des mois : le plus important c’est de moins consommer. Et ENSUITE, puisqu’il faut bien consommer quand-même : de consommer mieux.
Finalement, les 60 premières pages n’auront pas réussi à me décourager : ce livre m’a boostée dans ma démarche.
Ils ont réussi leur pari sur moi.
Espérons que ça soit le cas pour plein d’autres personnes !
Quoiqu’il en soit, si vous êtes au début de votre démarche ou si vous voulez offrir un livre à une personne qui est au début de sa démarche, je vous conseille de lire D’ABORD leur 1er livre et ENSUITE celui-là, ça sera beaucoup plus cohérent et compréhensible. Pour une personne qui a déjà un bon pied dans la démarche, « Famille en transition écologique » peut être lu directement.
Je pense que vous aurez bien du mal à trouver ce livre d’occasion car il est très récent.
Si vous boycottez Amazon, et la planète vous dit merci, vous pouvez le trouver chez votre libraire ou le commander chez Decitre en cliquant ICI.
Vous pouvez également le télécharger en e-book, pour encore moins de déchets, en cliquant ICI.
Certains liens de cet article peuvent être affiliés. Cela soutient mon travail de blogueuse.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici : AFFILIATIONS
Bonjour Marie
moi qui suis déjà un peu avancée dans la démarche, je pense que ce livre sera une bonne chose, mais…. zéro achat neuf en ce moment, donc ça va attendre un peu 😉
Ayant vu Jérémie Pichon en conférence il y a 3 mois, cet avancement dans la démarche (le zéro déchet, c’est génial, tu as l’impression d’aller plus loin que les autres rien qu’avec ça, mais c’est que le début, c’est la porte ouverte à tout le reste) ne m’étonne pas du tout de sa part. J’ai bu ses paroles pendant plus d’une heure et il m’a conforté dans mes convictions minimalistes et décroissantes, il est un peu devenu mon héros XD (et mon modèle sans aucun doute)
Avec cet article, j’ai juste envie d’acheter le livre le plus vite possible, le dévorer et le faire circuler pour continuer à eveiller les consciences
Merci pour cet article, au moins on sait à quoi s’en tenir en lisant ce livre. Si on est novice on commence par leur premier livre, sinon on enchaine avec celui là : ton message est clair. Au moins il a eu de l’effet sur toi alors je pense qu’ils ont réussi leur pari 😉
Je vais peut être proposer à la bibliothèque du coin d’acheter leurs bouquins pour que plein de personnes puissent le lire !!!
Marie
j’ai l’impression que j’avais stagné dans ma progression vers le vert. mais je me suis remise en route. Je suis passée à l’électricité plus verte que verte,. Je cherche en ce moment un travail et j’habite dans un endroit mal aimé des transports en communs. mon prochain emploi ne sera peut-être pas tout à fait vert, mais j’irai à vélo jusque là. C’est un gros critère dans ma recherche d’emploi.
Bjr Marie,
Pensez-vous qu’il est réservé à une famille uniquement?
Coucou! Non pas du tout! Il parle de banque, de logement, de transports, etc… Rien à voir avec le fait d’avoir une famille ou pas 😊
Bjr Marie,
Super! Merci. Essayer de voir si il peut-être acheté par la médiathèque.
Bon samedi.
Je n’ai pas encore dépassé les 60 premières pages et j’avoue que pour l’instant je sors complètement déprimé de ma lecture. En mode : allons acheter des tas de merdouille, fais moi couler un grand bain chaud, de toute façon on est foutu…
j’espère qu’il donne des pistes à suivre après car sinon, je risque de sortir démotivée dans le mouv : mes petits pas ne servent à rien alors pourquoi m’enquiquiner la vie à acheter en vrac, à faire la cuisine et à laver les couches.
Accroche toi!
Bonsoir Marie,
Si cela intéresse Jérémie Pichon sera l’invité de » C02 mon amour » samedi 6 avril à 14h sur France Inter pour parler de « Famille en transition ».
Bsr,
J’ai vu que le livre est à gagner sur FB. J’avoue que le côté « aimer » (grrrrrrr liker) telle page, faire venir des amis ce n’est pas pour moi. Cela tombe bien car je suis la page en mode public sans être sur FB. Je suis contente car je comptais acheter ce livre suite à cet article et je vais le recevoir en cadeau en adhérant à une association.