J’ai eu cette fulgurance il y a quelques semaines, et j’avais envie de la partager avec vous, pour vous demander votre avis et vous donner du grain à moudre comme ça a été le cas pour moi !
Lorsque l’on construit son budget, on a tendance à diviser ses charges en 2 catégories :
– Les charges incompressibles (loyer, énergie, assurances, taxes et impôts, mode de garde, etc.)
– Et les charges variables (alimentation, loisirs, autres besoins)
Moi la 1ère, j’utilise cette manière de catégoriser, comme tout le monde, aussi bien dans mes contenus gratuits sur les réseaux sociaux que dans mon e-book « Maîtriser son budget pas à pas » ou même dans le carnet de comptes que nous avons créé avec Marine Ekothropie.
https://lasaladeatout.fr/produit/e-book-maitriser-son-budget-pas-a-pas/
Et tout à coup, alors que je n’avais jamais remis en question cette manière de faire (et jamais vu personne le faire non plus), le doute s’est immiscé dans mon esprit !
Ce que l’on considère comme des charges incompressibles sont-elles aussi incompressibles que ça ?
Et là, vous vous en doutez, la réponse ne va pas être OUI ou NON, mais « ça dépend ça dépasse » comme à mon habitude !
Les charges incompressibles des un.es ne sont pas les charges incompressibles des autres.
J’ai tout à coup réalisé que le mot « incompressible » résonnait comme « inchangeable », « immuable », « indéboulonnable », « intouchable ».
Il y a de la fatalité dans ces charges incompressibles.
Mais à force de les voir comme telles, on ne les interroge plus.
– Ce loyer parisien à 1000€ le T2 est-il une fatalité ? Une autre personne qui vit à la campagne vous dira que non.
– Ces factures d’énergie sont-elles intouchables ? Une personne qui a réussi à diviser sa conso par 2 vous dira que non.
– Cette 2ème voiture avec tous les frais qu’elle engendre est-elle obligatoire ? Peut-être que oui en fonction de là où vous habitez et de votre organisation actuelle, mais ailleurs, en changeant d’organisation ?
Attention à ne pas confondre « charge mensualisée » et « charge incompressible »
Un abonnement Disney Plus, c’est mensualisé, mais ce n’est pas une charge incompressible, ça peut sauter sans mettre à mal vos besoins primaires, par exemple.
Je me suis toujours demandée pourquoi la plupart des gens considéraient leur facture d’électricité comme une charge fixe, mais pas leur budget alimentation.
Pourtant, les deux correspondent à des besoins primaires, les deux sont modulables si besoin.
Je crois que c’est tout simplement une histoire de mensualisation.
Dans la tête de beaucoup de personnes : charge mensualisée = charge incompressible.
Ce n’est pas le cas, vous avez la main sur beaucoup de choses.
Et à l’inverse, je vois des personnes espérer réduire leur budget alimentaire de moitié : charge variable ou non, ce n’est souvent pas possible.
Car pour le coup, il y a quelque chose d’incompressible dans le budget alimentation (mais pas tout).
JE VOUS EMBROUILLE ?
En résumé, je dirais qu’il n’y a AUCUNE charge 100 % incompressible.
Demain vous plaquez tout, travail, logement, etc. et vous allez vous faire héberger chez un.e ami.e : vous n’avez plus aucune charge.
Demain vous déménagez et changez de boulot : toutes vos charges changent.
Je crains qu’on ait tendance à considérer comme « incompressible » tout ce qui est compliqué à bouger et génère de gros changements.
Mais ces changements sont souvent POSSIBLES en les préparant bien en amont.
Combien je vois de tous petits budgets avec des loyers exorbitants, et je me dis : « OMG, mais il faut déménager là en fait ! »
La vie dans certaines grandes villes, et souvent d’ailleurs en banlieue, est devenue invivable pour les petits budgets, et les « petites astuces pour économiser » ont leurs limites.
Certaines personnes ont vraiment optimisé à fond leurs dépenses, et pour autant ne s’en sortent pas.
Pour ces personnes-là, je SAIS (pour avoir changé de région plusieurs fois dans ma vie) que les changements peuvent être lourds.
Changer les enfants d’école, s’éloigner de sa famille, la peur de l’inconnu, bien sûr il y a des freins.
Mais galérer à cause de charges incompressibles trop lourdes n’est pas inéluctable.
Il faut envisager des changements plus radicaux qui ne sont pas des économies de bouts de chandelle, comme se rapprocher de leur travail, changer de région ou changer de travail.
Changer ses charges incompressibles, en fait.
Car les charges incompressibles ne sont pas une fatalité.
Qu’en pensez-vous ?
Bonjour,
Je ne peux m’empêcher de régir à votre article. Dans le fond, je suis d’accord, Un loyer très cher n’est pas une fatalité et il suffirait, dans l’absolu, de déménager pour mieux/moins cher.
Cependant, dans la pratique, c’est justement lorsqu’on a un petit budget (associé en général avec une certaine précarité) que l’on na pas le choix. Je peux donner mon exemple, et je ne suis pas un cas exceptionnel : J’ai trouvé un CDD dans une grande ville et je n’ai pas eu d’autre choix que d’y emménager (ce n’est pas comme si j’avais reçu des dizaines d’offre d’emploi). Comme c’était un CDD, je n’ai pas eu énormément de choix quant aux logements, la plupart des agences et des propriétaires n’acceptaient même pas de me faire visiter ou ne me répondaient pas. J’ai probablement postulé pour une centaine d’offre. Je précise que mon salaire n’est pas faible, c’est l’absence de CDI qui posait problème. Au bout du compte, j’ai été bien contente de trouver un logement à presque une heure de transport de mon travail, et avec un loyer bien trop élevé pour moi.
Je me considère comme une personne très organisée, je note absolument toutes mes dépenses mais la vie est juste trop chère.
Pour compenser le loyer trop élevé et les frais de santé de moins en moins remboursés, je n’ai pas chauffé chez moi cet hiver et j’ai encore réduit l’alimentation.
Alors oui, je pourrais vivre ailleurs, dans une région où les loyers sont moins élevés, mais je n’aurai pas de travail dans ma branche, ailleurs, et je pense que mon métier est utile, il me plait, et j’ai étudié trop longtemps pour y renoncer à présent.
Je pense que l’on n’a le choix que lorsqu’on a déjà un certain confort de vie.