Y a un truc que je ne comprends pas.
Dans le milieu du développement personnel chalala namaste blabla, il est de bon ton d’avoir de la gratitude.
Même qu’on fait des belles photos de famille ou de paysages avec le hashtag #blessed
Bon, quand on a de la gratitude, c’est qu’on est conscient d’être bien loti, d’avoir de la chance, donc des privilèges, non?
Mais non, en fait, ce dernier lien ne se fait pas.
Ça crisse encore beaucoup quand on explique à certaines personnes qu’ils sont privilégiés.
« J’ai travaillé dur pour avoir ça »
« Oui mais le racisme anti-blanc »
« Oui mais #notallmen«
C’est quoi le problème ?
Est-ce que savoir que ce que vous avez n’est pas l’unique fait de votre travail et de votre bon karma ternit votre gratitude ?
Est-ce qu’avoir conscience de vos privilèges vous donne la sensation d’être obligé d’agir pour ceux qui en ont moins, du coup c’est moins confortable ?
J’ai longtemps perçu la gratitude comme une fin en soi.
C’est vrai que c’est une super sensation, et que quand on la ressent, on se sent vraiment bien.
Du coup on a envie de la garder précieusement, de se rouler dedans parce que c’est tout doux.
Ça nous apaise, ça nous rassure, voire ça fait du bien à notre ego.
Maintenant, je me dis que la gratitude est un bon début.
A chaque fois que je la ressens (souvent, en ce moment), j’aimerais que tout le monde puisse la ressentir aussi.
Avoir conscience de ses privilèges ne ternit pas la gratitude. Ça ne nie pas non plus les épreuves par lesquelles on est passé pour en arriver là.
Est-ce que ça vous parle?
Est-ce que ça vous arrive de vous sentir heurtées quand on vous parle de vos privilèges ?
Je dis ça comme ça mais il faut absolument que tu lises mon e-book « Tordue et alignée ! », c’est pour ton bien!
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Bonjour Marie,
C’est marrant ton post fait écho à une réflexion que je me faisais il y a moins d’une semaine.
Ce jour là j’étais un peu grognon…
J’avais l’impression que l’univers entier m’en voulait (bein oui dans ces cas là mon égo pense toujours être la chose la plus importante, du coup l’univers entier, c’est bien la moindre des choses !).
En général quand je me surprends en pleine « rumination mentale » je me force à pratiquer la gratitude.
Autant te dire que la première minute n’est pas terrible car il y a un peu de mauvaise foi et tout le tralala d’ondes négatives qui va avec.
Et il y a précisément ces fichues réflexions qui me disent « oui mais tu as travaillé dur pour ça…. » comme tu le disais dans ton article.
Mais bon… ça fini toujours par fonctionner.
Ça a au moins le mérite de me faire sortir de l’ambiance pourrie que j’étais en train d’entretenir même si à ce moment précis je ne suis pas super reconnaissante.
La gratitude, est quelque chose qui se travaille et s’entretient.
Merci pour ton travail.